Description
MUSICIENS
DANYEL WARO CHANT, KAYAMB
TIKOK VELLAYE CHANT, KAYAMB, TRIANGLE, ROULEUR (5)
RENé LACAILLE CHARANGO, ACCORDéON, BOUZOUKI, CHANT (7), CHOEURS
LOY EHRLICH AJOUJ, TAKAMBA, CHOEURS
BERNARD MARKA CONGAS
YANIS LACAILLE GROSSE CAISSE PAYS (8 & 10)
PAROLES ET MUSIQUE ALAIN PéTERS
* Titres enregistrés le 23 décembre 2000 au théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis (Festival Africolor) par François Joury, sonorisés par Olivier Christians (Audiolive).
L’expérience tourne court. Finies les nuits blanches, finis aussi les excès de zamal et d’alcool dans lesquels plonge Alain Péters sans retenue. Le répit sera bref. Loy revient de métropole en 1979 et la communauté se reforme. Il en naîtra Carrousel, un des groupes phares de la révolution musicale de l’époque (Joël Gonthier aux percussions, Loy aux claviers, Alain Péters à la basse et au chant). Alain recommence pourtant à boire de plus belle, s’enfonçant complètement dans l’alcoolisme à la mort de son père en 1980. Pris dan’ cbaton la colle, il commence une longue errance, loin du reste du groupe.
Même plongé dans l’alcool, Alain Péters n’a cessé d’écrire et de composer des mélodies sur sa takamba, sa guitare d’origine africaine que lui avait ramenée Loy Ehrlich en 1979. « Je me définis comme un récepteur, disait-il dans une interview parue en octobre 1979 dans “Témoignage Chrétien de la Réunion”. Je capte des ondes sonores colorées qui viennent de toutes parts. Et le travail créatif consiste justement à traduire ces sensations en notes musicales… Quant aux mots, je m’en méfie. Je les ressens comme un tapage, un immense désordre qui fausse les sonorités. Quand je suis sous l’emprise de l’inspiration, les mots viennent tout de suite comme un sous-produit de la coulée musicale. Ces paroles qui naissent dans mon cœur et non dans ma tête s’intègrent harmonieusement au reste de l’œuvre ».
Les chansons de “Rest’ là Maloya”, un live en forme d’hommage, sont titres enregistrés lors d’un concert monté par le festival Africolor en décembre 2000 au théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis en banlieue parisienne, puis repris lors d’une tournée sur l’île de la Réunion en octobre 2001. Un hommage qui s’imposait, même s’il a mis du temps à voir le jour : frappé en pleine rue à SaintPaul, Alain Péters décédait quelques heures plus tard à l’hôpital le 12 juillet 1995, un soir de pleine lune.
Philippe Conrath
Les amis, j’ai eu la chance de connaître Alain…
Souvent on a tendance à prendre le poète pour un Dieu. Ce qu’a fait Alain Péters est vraiment extraordinaire, mais moi qui l’ai connu de près, je peux vous dire qu’il était comme n’importe qui. Nous l’avons tous aidé, amis, musiciens, ainsi que les femmes qui l’ont aimé. Mais nous n’avons pas réussi à lui faire redresser la barre. Quand il est devenu un peu clochard, SDF si on veut, il aurait dû être traité comme n’importe lequel d’entre nous (on devrait porter attention à tout SDF)…
Mais Alain avait vraiment quelque chose en plus, il nous dépassait tous. Il était “dangereux”, c’était un génie. Son cri, son amour, toute sa poésie, nous devons essayer de les transmettre à notre façon. Il s’est vu Lucifer Satan comme pour mieux se hisser vers l’Absolu, jusqu’à Dieu. C’était un Grand.
Danyel Waro
Plein de bonnes raisons de garder cette trace des concerts donnés en hommage à Alain Péters.
D’abord pour la qualité de ses compositions devenues en l’espace de quelques années des incontournables de la musique réunionnaise. Ensuite parce qu’Alain a réussi le tour de force de réunir autour de sa musique un groupe de musiciens et d’amis qui auraient eu peu de chance de se retrouver un jour ensemble sur une scène. Enfin parce que ces concerts furent de grands moments de bonheur, une occasion unique de goûter aux fruits doux-amers qu’Alain Peters avait planté une vingtaine d’années auparavant…
Loy Ehrlich
Les autres titres ont été enregistrés au K à Saint-Leu (Ile de la Réunion) le 13 octobre 2001, par Yann Costa et sonorisés par Jean-Claude Amouny, dans le cadre de « Kabareso », événement produit par le Reso à la Réunion (salle multimédia de l’Entre-Deux, salle Guy Alphonsine à Saint-André, salle Henri Madoré à Saint-Philippe, le Bato Fou à Saint-Pierre, le K à Saint-Leu avec Le Séchoir).